Témoignage Atigip

Le 19 septembre 2024

3 questions à l’Atigip

Partenaire du programme « Entreprendre sa Liberté », l’Atigip s’associe à la Fondation Entreprendre, la Fondation du Groupe M6, Cegid Solidaire et le Chant des Etoiles pour faire émerger une démarche entrepreneuriale auprès des personnes sous main de justice.

Entretien avec Simon Vandenbroucke, chef du service des politiques et de l’accompagnement vers l’emploi et Hortense Chupin, référente nationale du travail pénitentiaire.

Pouvez-vous nous présenter l’Atigip et ses actions ?

L’Atigip est un service national du ministère de la Justice, notamment chargé de soutenir et développer l’insertion professionnelle des personnes placées sous main de justice. Nous faisons le pari que l’accès à une activité professionnelle pendant l’exécution de la peine est déterminant pour se réinsérer et éviter la récidive. Avec les conseillers pénitentiaires d’insertion et de probation, nous veillons à ce qu’elles accèdent aux dispositifs d’accompagnement vers l’emploi correspondant le mieux à leur situation, en partenariat avec le service public de l’emploi ou avec des associations.

Nous souhaitons mettre toutes les chances de leur côté en leur permettant de construire leur projet professionnel pour qu’elles puissent retrouver une place sur le marché du travail et dans la société. Pour cette raison, nous développons l’offre travail en détention depuis plusieurs années, en particulier en permettant l’implantation d’entreprises qui souhaitent localiser tout ou partie de leur activité en détention et s’engager à nos côtés en faveur de la réinsertion des personnes détenues.

Pourquoi avez-vous décidé de vous engager au sein du programme “Entreprendre sa liberté ?

De nombreuses personnes placées sous main de justice expriment le souhait de créer leur propre activité professionnelle, souvent motivées par l’envie d’être « son propre patron ». C’est une aspiration que nous souhaitions accompagner, puisque qu’être chef d’entreprise et gérer une entreprise viable appelle des compétences indispensables. Bien que des actions locales existent déjà dans certains établissements pénitentiaires, cette thématique reste encore largement à explorer.

« Entreprendre sa liberté » nous offre l’occasion d’expérimenter différentes formes et contenus d’accompagnement, afin de nous aider à déterminer celles qui méritent d’être développées à l’avenir. Cette expérience permettra également d’embarquer les personnels pénitentiaires ainsi que les différents intervenants en détention sur la question de l’entrepreneuriat des personnes détenues. Nous sommes très heureux de pouvoir le faire dans le cadre d’une démarche collective, aux côtés de la Fondation Entreprendre et des autres membres du collectif, chacun apportant son regard et son expertise.  

Quelles sont vos ambitions pour ce projet ?

A nos yeux, le programme est une opportunité pour mener une démarche exploratoire, collective et structurée. Elle nous permettra de tester de nouvelles approches, et d’en tirer des enseignements pour préciser notre stratégie en matière d’accompagnement des personnes placées sous main de justice à la création d’activité. Nous sommes très attachés à la démarche évaluative intégrée au programme, et dont nous attendons beaucoup. Dès à présent, le programme a déjà permis d’innover puisque, pour la première fois, des projets ont été construits de manière coordonnée entre des acteurs spécialisés dans la création d’activité et d’autres habitués à accompagner des personnes sous main de justice et à travailler avec l’administration pénitentiaire. Cette double expertise nous convainc de la pertinence du programme. La suite de l’aventure nous dira si c’est une rencontre qui fonctionne !